jeudi 16 octobre 2008

Les Costes Gozon

Ruines du château et de la chapelle de Gozon avec des point de vue remarquables et table d'orientation.Près de Pinsac, site du Mas Viel : sarcophages et vestiges d'un habitat préhistorique. Un sentier de randonnée balisé permet de voir l'ensemble des sites. Ferronnerie d'art et exposition permanente.
Selon les études et les fouilles faites par M. et Mme Cabannes, instituteurs aux Costes Gozon pendant de nombreuses années, et archéologues reconnus, le plateau a été habité notamment à Pinsac depuis le Paléolithique (40 000 avant notre ère, et a été plus ou moins occupé depuis : habitats anciens du Sabel près de Pinsac, de nombreux dolmens, tombes rupestres, sarcophages sont encore là pour l'attester.
Le sol de la commune est varié et comporte pour à peu près des surfaces égales, trois sortes de terrains : du terrain argileux dont certaines parcelles cultivées sont en forte pente, du causse caillouteux mais qui a bien supporté la mécanisation étant plus plat, et la partie centrale autour du village, Pinsac, Varraillous, Sans Corps, du terrain sablonneux plus propice aux cultures vivrières à la période. Ce qui pourrait expliquer la concentration de la population dans ces villages aux siècles passés.
Le Château dit de Gozon, situé sur un piton rocheux, à peu de distance du village existait en 942, ce qu'atteste une donation par le seigneur du lieu, à l'Abbaye de Vabres à cette date-là.La famille Gozon était à l'époque une famille fort influente dans la région et à la ville de Millau, dont un de ses membres en était le consul. On retrouve aussi un conseiller portant le nom de Gozon à la cour de Hongrie. Un des fils, Dieudonné de Gozon, passé dans les ordres ; comme il était courant à cette époque-là pour les cadets des familles nobles ; s'illustra en débarrassant l'île de Rodhes d'un dragon (ou gros crocodile), bête redoutable à une période ou n'existait pas les armes à feu (1342), après avoir dressé ses chiens et son cheval à la grotte dite depuis « grotte des dragonnières » près du village. Quelques années plus tard, en 1346, il fut nommé Grand Maître des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem et le demeura jusqu'à sa mort en décembre 1353 après s'être illustré dans de grandes batailles contre les Turcs.
En 1323, le seigneur de Gozon acheta Mélac, près de Saint Rome de Cernon à Géraud d'Armagnac et y fit construire l'actuel château qui se visite encore.
Le château de Gozon n'étant plus occupé et peu défendu, fut pris vers 1365 par les « routiers » ou « anglais » ; dirigés par Aymorigot Marquès ; anciens soldats sans solde devenus brigands qui s'y fortifièrent et de là, rançonnaient et terrorisaient les alentours.
Ils en furent délogés par ruse, par le seigneur de Gozon, aidé de celui de Tournemire et leurs hommes. L'anéantissement de ses occupants fut achevé près de la ferme de la Borie Blanque ou ils firent face à leurs poursuivants après avoir fuit tout le jour, dans un champ appelé encore « champ du cimetière ».
Pour en déloger les routiers, le château fut incendié et seule la chapelle à l'écart des autres bâtiments fut épargnée et devint, avec l'église de Bourran près de Pinsac, lieu de culte du pays desservie par le vicaire de Melvieu ou un prêtre résident suivant les périodes qui résidait au Mas de Costes avant la construction de l'église. Une troisième paroisse ayant son église existait sur la commune à Saint Michel de Landesque, dans la partie la plus excentrée de la commune mais actuellement nous n'avons pas beaucoup d'information sur ses origines et son évolution au cours des ans.
En 1744 un mariage eut lieu dans une église faite au Mas des Costes, dont on ne connaît pas l'origine, un curé y fut nommé, et dès lors, le village se fit tout autour devenant centre de la paroisse attirant artisans et commerçants, ce qui amena petit à petit la fermeture de la chapelle de Gozon et de Bourran, dont nous avons perdu toute trace matérielle.
Devenue « Mont Libre » à la révolution de 1789, les biens du seigneur de Gozon furent vendus aux enchères, dont la métairie du château et les bois du château, devenus depuis : la ferme du « Bois de Gozon ».
En 1789 la paroisse devint commune, puis fut rattachée à St Rome de Tarn en 1830 jusqu'en 1852. C'est donc à cette date et sous le nom des Costes Gozon, qu'elle fut rétablie et donna ainsi le nom au village, mais ils n'étaient pas riches : pas d'équipement, les chemins à faire, la route passait à Pinsac, pas de tracé carrossable pour rejoindre la route à la Borie Blanque.
En 1864, plus de quarante filles vont à l'école libre du village. La demoiselle-institutrice menaçant de partir au regard de ses conditions de vie, le curé Vivien, en poste à l'époque proposa de donner soixante francs or par an de sa poche, plus un logement décent pour la demoiselle-institutrice, moyennant que la mairie prenne le relais dans les cinq ans, ce qui fut apparemment fait.
En 1867 le village de Saint Michel demande une école primaire de garçons, une de filles, une d'adultes et une mixte qui seront fermés en 1909, faute de locaux.
A cette date-là, aux Costes Gozon, quatre-vingt-dix élèves fréquentent l'école du village, et l'école primaire n'était pas gratuite. Elle coûtait deux francs la « moisée », onze francs pour l'année. La mairie ne pouvant en assurer la gratuité, vu ses trop faibles revenus.
L'église fut agrandie deux fois, en 1827 fut construit le chœur avec les pierres de la voûte de la chapelle de Gozon, et en 1845 furent construites deux chapelles et 600 fidèles la fréquentaient.
En 1865, un don substantiel permit la construction de l'actuel clocher et l'achat d'une cloche. La municipalité donna son accord pour l'abaissement de la place de l'église et le recul et la reconstruction du mur du cimetière.
Sept ans après, l'église actuelle était construite plus grande et bien plus haute que l'ancienne : soit largement à l'extérieur des murs de l'ancienne, mais au même emplacement.

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